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Le joueur a divers problèmes qui se présentent à lui au fil des parties.  C’est inévitable, d’ailleurs. Plus vous jouerez plus vous vous interrogerez sur certains points pour que votre personnage soit le plus juste possible et c’est loin d’être une évidence. Logiquement, ce type d’interrogation ne se présente que dans la façon de jouer que je qualifie de sérieuse/artistique et bien plus rarement chez les joueurs déconneurs (que l’on peut aussi qualifier de « ludistes » selon une terminologie à la mode qui fait une distinction que je trouve seulement pratique).

 

Au fil du temps, je pense que les problèmes rencontrés se font de plus en plus personnels et auront un rapport avec la façon de jouer de chacun. Par contre, pour un débutant, il est assez clair que le premier qui peut se présenter est celui qui consiste à se dissocier de son personnage de façon quasi-complète (ce que j’ai encore parfois du mal à faire) en termes d’aspiration ou de réaction à certaines choses. Ainsi, à mon image et autant que possible, mes personnages sont athées, par exemple. Etant moi-même, de façon quasi-épidermique, totalement anticléricale, j’ai énormément de mal à jouer une chrétienne fervente.

 

Cette dissociation est pourtant indispensable si on considère que moi, joueuse, n’ai certainement pas les mêmes volontés, connaissances et aspirations qu’une vampire millénaire ou qu’une héroïne légendaire ou qu’un ancien agent de police émigrée sur une autre planète (encore que cette dernière me semble la plus proche de moi car plus humaine que les deux précédentes).

 

Ce problème est malgré tout assez facile à contourner quand il se présente avec un peu d’expérience. C’est ensuite, me semble-t’il que ça peut se compliquer. J’ai récemment fait des choix rôlistiques qui à terme vont certainement me poser problème (c’est déjà un peu le cas). C’est compliqué dans la mesure où les possibilités pour les contourner (ou pas, en fait) sont nombreuses. Je peux aussi bien décider de « faire avec » (et en tirer les conséquences tout en essayant de les rendre plus viables) ou me trouver des prétextes pour les abandonner totalement (ce qui m’ennui quelque peu finalement).

 

Il est évident qu’à terme, chaque rôliste risque de se retrouver confronté à ce genre de réflexion. Il est probable que cela puisse venir d’un problème à la création, le mieux étant de se demander si le parti pris sur le moment est viable à long terme (ce qui n’est pas toujours évident au premier abord). A terme, l’idée étant de jouer des choses variées sans que cela soit une punition que le joueur s’inflige, de façon à garder un équilibre entre la variété et les goûts du joueur. De mon point de vue, ne prenez jamais sur vous de jouer quelque chose qui ne vous convainc pas même si le personnage semble très beau et très bien fait, c’est prendre le risque d’être obligé de le « gâcher » ou de vous infliger la torture de devoir le jouer tel quel pendant toute une campagne, aimer un personnage est une chose, le jouer en est une autre.  J’ai commis cette erreur une fois, je sais à présent que je ne la referai pas quitte à casser les pieds de Sa Fabuleuse Clairvoyance en lui demande quelque chose d’autre

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Je pense qu’en cas de problème qui vous semble insurmontable, il ne faut pas non plus, quand c’est possible, hésiter à demander à changer de personnage (un peu à l’avance de façon à vous débarrasser proprement du précédent avec une belle mort ou un beau départ), parce que le but est quand même de se faire plaisir et de faire plaisir au meneur. Il n’y a aucune honte, même pour un joueur expérimenté à réaliser que le personnage joué ne correspond pas ou que l’on s’est montré trop ambitieux pour cette fois.

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