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Depuis quelques mois, nous jouons à Tribe 8. J’avais été facilement séduite par la présentation du jeu. En gros, à un moment de l’histoire de l’humanité, quelque chose a terriblement mal tourné et des créatures nommées Z’Bris (on ignore leur nature et leur origine) se sont installé sur Terre, utilisant les humains à des fins franchement désagréables (un palais en gens vivants, ça vous dit ?), les parquant dans des camps, comme du bétail. Quelqu’un (on ignore qui) à trouvé un rituel permettant l’incarnation de  8 aspects de la déesse primordiale (Gaïa ou tout autre Mère Nature du même  ordre) en la « personne » des Fatimas (Marie, la Rédemptrice, Joshua le guerrier brutal, seul Fatima de sexe masculin, Dahlia l’artiste, Magdalena la Séductrice, Eva la Mère, Joan la Protectrice, Baba Yaga la Sage et Terra Sheba la Juste). Le monde est ravagée, mais elles réussissent, avec l’aide des humains et d’une magie nommée Synthèse à repousser les Z’Bris dont une partie a été abandonné par les leurs, rentrés « chez eux ». Depuis, sept tribus menées par sept Fatima vivent dans une ville appelée Vimary. Sept, parce que Joshua est mort au combat, formulant alors une prophétie qui dit qu’une huitième tribu émergera par le biais des Déchus, des tribaux mis à l’écart par les leurs, pour des prétextes qui vont du meurtre à la simple désobéissance.

 

A mon avis, ce jeu est terriblement bien foutu. Sa Luminescence dit n’avoir pas eu grand-chose à bidouiller (sauf le système puisque nous utilisons un système maison qui tourne très bien dans un contexte d’aventure avec des personnages « puissants »). Ce jeu amène des prises de décisions particulièrement compliquées avec des implications « politiques » et psychologiques très profondes. Je m’explique. Les personnages sont déchus (enfin, plus où moins, ceux de Manitou et du Marquis ont rejoint la faction sans attendre d’éventuel procès, le mien fait partie d’une tribu assez souple en ce qui concerne la désobéissance à certaines règles) et sont fréquemment tiraillés entre leurs convictions, leur foi dans leurs Fatimas respectives (là encore, c’est du « plus ou moins », le personnage de Manitou n’étant pas  vraiment fixée entre  Magdalena, Marie ou une autre dont je ne peux pas vous parler si je ne veux pas spoiler d’éventuels amateurs) et certaines considérations d’ordres variés. De fait, Tribe 8 est un jeu très sombre et compliqué, qui amène beaucoup de question (Que sont exactement les Fatimas ? La mort de Marie est-elle suspecte ? Que sont les implications et conséquences réelles de l’accomplissement de la prophétie de Joshua ?), totalement « non-manichéen » dans lequel il est facile de se sentir mal à l’aise ou émerveillé (mon cas, souvent, l’atmosphère me rappelant souvent Barker ou Burton avant qu’il ne développe une obsession pour certains thèmes et acteurs).

 

D’autre part, après un an sans y toucher, j’ai eu la joie (ou pas, ça dépend du point de vue) de retrouver Loskalm (un royaume dans l’univers de Herowars) et  « mon » Héloïse. J’aime beaucoup cet univers et j’apprécie énormément l’atmosphère de Loskalm (qui me fait penser à Trône de Fer par certains aspects). C’est cependant assez difficile, dans la mesure où j’ai (enfin, pas moi, Héloïse) hérité de « grosses » responsabilités suite à certaines péripéties dont nous sommes à l’origine (la mort du Prince de la province, notamment). Mon personnage se retrouve, alors que son époux vient de mourir (officiellement, en fait,  en réalité, il a pris la place de son jumeau, héros du royaume dont la mort pourrait avoir un effet catastrophique sur le moral du peuple alors que la guerre se profile et je vous garantit que de là où je suis, ça ressemble à la pire idée qu’un PNJ ait pu avoir au cours d’une campagne et c’est pas peu dire) propulsée régente en attendant qu’un Prince soit nommé par le Roi (pas d’hérédité à Loskalm, tous les titres sont obtenus au mérite, tout le monde est d’abord paysan puis artisan ou ouvrier, puis éventuellement chevalier, sorcier et noble si des aptitudes sont perçues par les « supérieurs »). De fait, un autre personnage m’a été attribué dans le but de me permettre de participer à des aventures moins citadines ou moins politiques. J’ai donc hérité d’un chevalier maritime du nom d’Ursanna (une sorte de clone de Yara/Asha Greyjoy dans Trône de Fer) que je n’ai pas encore vraiment joué (enfin, si, une petite scène pour introduire le personnage).

 

De plus, Sa Luminescence a mis en place un système qui permet aux joueurs de focaliser les scènes sur des personnages à certains moments. En gros, avec des compteurs (deux chacun, les joueurs récupèrent leurs compteurs quand ceux de toute la table ont été utilisés), lorsqu’une scène semble se terminer ou devient longue ou même juste « comme ça », un joueur peu décider de passer à ce que fait quelqu’un d’absent de la scène en cours (en gros, Manitou et Crumb font quelque chose de leur côté, Marquis décide qu’il veut voir ce que fait Héloïse, il utilise un compteur et le meneur termine la scène des deux autres avant de faire une transition sur Héloïse. A mon tour, lorsque je décide que j’ai terminé, je peux décider de passer aux activités du personnage du Marquis, etc.…). Nous nous sommes accordés pour dire que ça dynamise beaucoup l’ensemble tout en nous permettant de mener des actions chacun de notre côté (pour moi qui aime beaucoup les actions autonome mais déteste spolier mes camarades, je trouve cela très rafraîchissant) sans alourdir la narration (je vous rappelle que nous sommes de gros accros à la qualité narrative).

 

Je reviens vite avec un article sur Les Masques de Nyarlathotep qui mérite un article dédié, étant donné le côté « culte » de cette campagne particulièrement appréciée des rôlistes et très jouée par des générations d’adeptes de L’Appel de Cthulhu… (Promis, pas dans trois mois).

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