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Mercredi étant veille de jour férié, nous en avons profité pour finir la partie de Blue Planet précédente. Bilan rapide :

- Nous avons retrouvé le père de Terry (et on n’a pas été déçus du voyage vu qu’il est aussi « particulier » que le reste de la famille)

- Avec lui, on a trouvé un deuxième clone de la femme de Kàl (personnage de Crumb) - On sait comment les bestioles intelligentes ressuscitent les gens (en fait, un cerveau suffit) et comment elles en recréent (un souvenir suffit mais le résultat est assez… brrrrr)

- On a eu droit à une belle attaque de drones biologique (et je me suis fait dégommer, forcément, à deux contre quatre…)

- Kàl a tué une de ses deux femmes qui venait de tuer l’autre et le scenario se termine sur son arrestation.

Bref, on peut en arriver à la conclusion que la situation devient bien merdique. Déjà, il faut considérer que des tas d’informations sont à cacher à une bonne partie de la population (imaginez le bazar si des gens apprennent que des créatures n’ont besoin que d’un cerveau pour ramener un mort…). Evidement, nous avons aussi découvert que certains essaient de recréer les drones. Ces trucs sont de vraies machines de guerre. Invisibles à volonté, avec des dents et des griffes, je vous dis que ça, sans compter leur force, leur rapidité et leur capacité à régénérer (ça bouge encore après une balle dans le crâne). Evidement, certains PJ sont partis du principe qu’une créature qui fabrique ce genre de bazar est forcément mauvaise.

Là, je suis un poil plus modérée étant donné ce dont sont capables les humains dans Blue Planet (à monstre, monstre et demi, c’est bien connu). Etrangement, quand c’était un joli PNJ humain femelle qui fabriquait du monstre, on était un poil plus modéré (hin hin).

J’essaie, de toute façon, toujours d’éviter les visions manichéennes (pas que les copains le soient forcément, j’imagine que rien n’interdit à un joueur de créer un perso qui raisonne de cette manière). Connaissant Sa Luminescence, y’a jamais de méchants/gentils. Parfois des beaux salauds, rarement des saints, mais en général, tout se situe dans un entre-deux, évitant d’oublier que le pire vient parfois des meilleures intentions (et à HeroWars, j’ai parfaitement conscience que les bonnes intentions de Juan pourraient bien, tôt ou tard, causer de belles catastrophes).

A mon sens, Blue Planet est le parfait exemple d’un jeu dans lequel les personnages sont juste humains. Ils n’ont pas pour but de sauver le monde, ni même forcément de le rendre meilleur. Je pense que l’archétype du paladin n’a absolument pas sa place dans ce genre d’univers réaliste dans lequel le poids que peuvent avoir les personnages sur le monde n’est pas forcément grand-chose au regard de celui du nombre (ou de la puissance économique). Evidement, leurs choix peuvent faire une différence, mais elle sera minime. Actuellement, nous savons que nous jouons un « avant » quelque chose (à priori, la révélation à toute la planète de l’existence d’une forme de vie intelligente, les Aborigènes, les fameuses créatures qui ont ramené Terry et Kàl de la mort, capables de créer les drones biologiques sans ateliers et sans pouces opposables, du moins, c’est ce que je crois). Cette révélation viendra sûrement de quelque chose de grave. Il y’a une story-line (comme souvent dans tous les JDR, ne nous leurrons pas) et rien ne peut empêcher l’évènement en question de se produire. Sa Luminescence, en nous décrivant en introduction la fin de la partie nous habitue peu à peu à ce mode fonctionnement. Une fin est écrite et tout ce que nous pouvons faire va vers cette fin même si le sens peut en être changé.

Vous me direz : quel intérêt alors ? Je ne sais pas quoi répondre en fait. C’est une façon de jouer qui oblige le joueur à accepter la potentialité du pire tout en luttant contre le pire. Une forme de tragédie grecque appliquée au JDR. Que serait les mythes grecs sans inéluctable ? Que serait le mythe d’Œdipe sans meurtre du père et sans inceste ? Notre manière de jouer va dans ce sens. Nous jouons l’inéluctable pour son intérêt esthétique (Sa Luminescence va sûrement râler en me rappelant que je me suis plainte de ne rien pouvoir faire au moment où les drones m’ont collé une raclée et que subitement je suis dans l’acceptation mais en fait, c’est une question de nuance et de fait, accepter le gros truc qui pique est une chose, accepter le petit truc qui pique, s’en est une autre).

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